087 - Le bleu n'est pas une couleur qui se mange...

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J'ai longtemps pensé cela...

Et continue à le penser, d'ailleurs. Cette réflexion me venait souvent à la vue d'horribles gâteaux tels que celui-ci, qui n'auraient ravi que le Grand Schtroumpf ou des anglo-saxons.

Je révise légèrement mon jugement, face à la couleur violette... Bon, il y avait bien les myrtilles, et puis aussi... les bleuets ! Heu, non, décidément, je ne vois pas grand chose de cette teinte qui puisse se manger.... :-)

En dehors, bien sûr, de la pomme de terre vitelotte ! Vous ne connaissez pas encore ? Les premières que j'ai vues, c'était sur mon super beau livre de cuisine américaine (si, si, ça existe !!!)

Puis, j'en ai vu chez le marchand de primeurs où j'ai pris l'habitude de prendre mes produits frais. Bien évidemment, j'en ai acheté, puisque je me jette toujours tête la première vers ce qui est nouveau ou inédit...

Ça ressemble à ça, à l'état brut. Ce sont des tubercules qui ne sont vraiment pas réguliers... (et donc une véritable corvée à éplucher !)

Cuits à l'eau, la couleur violette ressort vraiment beaucoup !

Une fois passé dans le moulin à légumes, on obtient une belle purée d'une couleur pour le moins inhabituelles... Il ne me reste plus qu'à faire d'autres purées: carottes, brocolis, choux-fleurs, et cela fera tout plein de jolies couleurs !

En tout cas, ma purée s'accorde très bien avec le sel de Guérande...

Et si je demandais à mon fournisseur de sel de me dire dans la vraie vie si le blanc du sel s'harmonise bien avec le bleu de la pomme de terre.... ? Ben va falloir que je rachète de la vitelotte, alors ...! :-)

En allant chercher quelques ustensiles dans le rayon dédié à la cuisine, hier, devinez ce que j'ai vu ? Toute la panoplie des récipients pour mesurer les ingrédients à l'anglaise, c'est à dire les fameuses tasses, cuillères à table, demi cuillères à thé ! Bon sang, mais qui peut raisonnablement , ici, se servir de ces mesures archaïques ??? Puisque je parle de purée ici, je ne résiste pas à l'envie de rééditer ici ce que j'écrivais il y a quatre ans sur ces fameux instruments de mesure !!!

Énoncé du problème : Sachant qu’un paquet de purée de pommes de terre en flocons de 500 grammes est équivalent à 30 portions d’une demi-tasse, que la demi-tasse est elle-même équivalente à 125 ml... Sachant également que pour obtenir une ½ tasse de 125 ml de purée, il convient de mélanger un tiers de tasse d’eau, soit 75 ml, plus 1/8ème de cuillère à thé de sel, soit 0.5 ml, plus 1/8ème de tasse de lait, soit 25 ml, plus ½ cuillère à table, soit 7 ml, de beurre, et enfin 1/3 de tasse comble (important, ça), soit 90 ml, de flocons de pommes de terre, calculez et commentez :

a) le nombre d’instruments de mesure différents que vous aurez à sortir et salir pour utiliser la moitié de votre paquet

b) l’heure à laquelle vous obtiendrez un résultat en commençant les opérations à 11h30 AM (une marge d’erreur d’une demi-heure est tolérée)

c) la couleur et la consistance de la mixture obtenue

d) le nombre de jurons qui seront proférés durant les opérations

Pas facile, hein? Bon, ben vous fatiguez pas Moi, j’ai renoncé! Je ne vois que Simon qui puisse se sortir d’un truc infernal comme ça, parce qu’il est mathématicien Ou encore un Anglais... Mais le but étant d’obtenir quelque chose de bon à manger, il faut écarter aussi cette dernière option. Je suis juste capable de répondre à la question d).

Oh, j’ai bien essayé, au début. J’ai calculé que 500 grammes étaient équivalents à 3750 ml puisque 500 gr = 30 x 125 ml. De là, je me suis dit que ml, ça pouvait dire plein de choses, mais surtout pas millilitres D’ailleurs, ça ne marcherait pas avec l’eau et le lait qui sont deux choses bien différentes, puisque selon cet ingénieux système de mesure, une tasse de lait et une tasse d’eau, ben c’est pas la même quantité !!! Si, si, vérifiez! Évidemment, il aurait été plus judicieux d’utiliser la panoplie des instruments de mesure anglo-saxons existants pour cuisiner (8 mesures différentes seulement) mais je dois avouer qu’on s’en sert surtout pour puiser nos doses de lessive qu’on verse dans la machine à laver.Oui, au début, on les a achetés, ces fameux ustensiles, mais que voulez-vous, je reste latin et gaulois, moi, et ce système on ne peut plus stupide pour mesurer m’a vite couru sur le haricot. Je suis venu avec une balance de ménage qui compte en grammes, moi, Môssieu !!!

Je m’explique mieux, maintenant, que la nourriture anglaise ait si mauvaise réputation puisqu’il faut un doctorat en maths avant de nouer un tablier pour pouvoir cuisiner ce qui n’est pas à la portée du premier venu, donc. Je sais, vous me direz : c’est pourtant pas si difficile à faire, une vraie purée ! Ouais, c’est vrai, on en a déjà fait, d’ailleurs. Mais que celui qui n’a jamais ouvert un sachet de flocons me jette la première cuillère ! La preuve que c’est compliqué, cette purée anglo-canadienne à faire ? Ben il y a un tableau qui dit combien il faut d’ingrédients pour 1 portion, mais aussi pour 2 et pour 5 portions. Naïvement, je pensais qu’il suffisait de multiplier par 2 et par 5 le tableau pour 1 portion, mais apparemment, c’est plus subtil que ça : les résultats doivent se transformer mystérieusement en cours de route. Maintenant, un truc qui serait sympa (et je le dis avec sérieux et gravité), c’est qu’une âme charitable prenne un paquet de purée Mousline et m’envoie des proportions civilisées et simples.Je suis sûr que ça existe, dans le genre : pour 2 sachets de 125 grammes, ajoutez un demi litre d’eau, un quart de litre de lait, une cuillère à café de sel et une noisette de beurre Et basta, on n’en parle plus !!!

Voilà, c’était mon quart d’heure d’énervement contre les mesures anglaises, et contre la purée en flocons. Ici, la nôtre s’appelle Shirriff. Ça n'existe pas, la Mousline.Mais à mieux y regarder, je me demande si ce n’est pas des ee qu’il faut lire à la place des ff, sur Shirriff. Le système métrique existe ici officiellement depuis 1973 Mais, plus de 30 ans après, les personnes sont toujours grandes de tant de pieds et pouces, et on fait des régimes pour perdre des livres et non des kilos. Nos appartements se mesurent en pieds carrés. En revanche, la neige, elle, tombe en centimètres Au train où vont les choses, quand tout le monde ici aura fini par intégrer les centimètres et les grammes, je n’aurai plus de soucis à me faire pour préparer ma purée : on viendra gentiment me la servir à l’hospice!